Le Martelage aujourd’hui

Aujourd’hui la technique du martelage n’a pas changé. Certes les outils se sont standardisés, mais le principe reste inchangé.

Les outils nécessaires sont simples : un marteau et un support

Marteau et enclume © L Forge Brutaldeluxe

Marteau et enclume © La Forge Brutaldeluxe

Il existe une très grande variabilité de tailles de marteau que l’on choisiera en fonction de la finesse de l’objet à travailler. Le support, contrepartie est une enclume appelée tas ou bigorne.

L’orfèvre va partir de la forme standard de lingot et le travailler en le frappant jusqu’à obtenir une feuille circulaire appelée le flan. Une fois cette feuille obtenue, l’artisant va lui donner une forme de gobelet. C’est à partir de cette forme élémentaire que va naitre le volume définitif de l’objet fini.

Durant toute cette opération un point est primordial : conserver la même épaisseur pour que la résistance soit constante sur l’ensemble des points de l’ouvrage.

Suite au martelage, le métal est écroui c’est à dire qu’il est devenu cassant. Pour palier à ce problème physique, l’objet fini sera chauffé puis lentement refroidi. Pour atténuer les traces laissées par le martelage, la pièce sera polie.

AS.L

La Brasure ou brasage aujourd’hui

La brasure permet d’assembler de façon permanente deux pièces en simulant de préférence la continuité entre celles-ci, par l’intermédiaire d’un métal d’apport qui est la plupart du temps un alliage. Il faut obligatoirement que la température de fusion du métal d’alliage soit inférieure à celle du métal qui constitue les deux pièces métalliques à lier.
La brasure se trouve sur le marché sous différentes formes : feuille (à partir de laquelle on peut faire des paillons), fil, poudre, pâte.
Paillons de brasure et pince coupante Crédit photo AS.L

Paillons de brasure et pince coupante Crédit photo AS.L

Aujourd’hui pour réaliser une brasure il faut donc nécessairement un alliage et un appareil de soudage.
Il existe deux types de brasure :
– la brasure dite ‘tendre’ faite d’un alliage d’étain, qui a une température de fusion d’environ 200°C. On crée ainsi une brasure à faible résistance donc pour des petits objets qui ne sont pas énormément sollicités.
– la brasure dite « forte » composée d’argent, de cuivre ou d’aluminium dont les températures de fusion sont comprises entre 600°C et 900°C.  Ici la brasure est de forte résistance mécanique.
En fonction du type de brasure, on a donc une température de fusion plus ou moins élevée et donc des outils de soudage différents en fonction de l’alliage. On distingue deux catégories d’outils de soudure :
– Les outils pour les « brasures à la flamme » : la lampe à souder, le chalumeau ou le poste à souder gaz (chalumeau relié à une bonbonne de gaz).
– Les outils pour les ‘brasure au fer chauffant »: le fer à souder  ou la station soudage (fer à souder relié à une station de régulation de la température de ce dernier).
À la base de ce procédé, il y a deux notions importantes :
– la capillarité de l’alliage c’est-à-dire sa capacité à s’intégrer entre l’espace séparant les deux pièces solides à lier.
– la mouillabilité, qui définie d’ailleurs la qualité de la capillarité, qui est la capacité de l’alliage, à l’état liquide, de se répartir sur la surface solide des deux pièces à assembler. Plus l’alliage s’étale plus la mouillabilité est ‘bonne’.
La brasure est utilisée aujourd’hui dans divers secteurs allant de l’électronique à l’aviation.
A partir de toutes ces notions, nous pouvons donc voir les différentes étapes de la brasure en bijouterie :
– on nettoie avant tout les surfaces à lier qui sont oxydées. En effet une surface oxydée empêche une bonne mouillabilité. Il est préférable que les parties à assembler soient « rugueuses ». On fait alors un nettoyage par grattage, abrasion ou polissage.
– l’artisan détermine l’interstice entre les deux pièces métalliques. La distance entre les deux doit être comprise entre 0,1/0,2 mm et 0,5 mm. En effet si elle est plus grande, la capillarité de l’alliage est mauvaise et si elle est plus petite la brasure ne se répand pas suffisamment dans cet espace. La solidité de la brasure est alors compromise dans les deux cas.
– on utilise ensuite de préférence le chalumeau comme outil de chauffe car la rapidité de son utilisation permet d’éviter aux pièces de s’oxyder de nouveau pendant l’étape de brasage. Il est important que la chaleur dégagée se répartisse de manière égale sur les pièces à assembler pour éviter ainsi les déformations de l’objet final.
– lorsque l’on a terminé la brasure, il est conseillé de la décaper à l’acide pour éviter toute oxydation de cette dernière. Ensuite on la rince dans un mélange d’eau et de bicarbonate de soude qui élimine à son tour la présence de l’acide.
Le site Cookson-Clal nous informe par ailleurs que : « Les brasures pour bijouterie doivent répondre à un cahier des charges plus complexe que d’autres domaines. On leur demande, dans la mesure du possible, d’avoir :le même titre que l’alliage utilisé mais aussi la même couleur. Or les couleurs sont très dépendantes de la composition de l’alliage. Pour abaisser le point de fusion de l’alliage à un certain titre, il faut ajouter des éléments qui modifieront presque automatiquement la couleur. »
La brasure est donc une étape importante dans l’assemblage des différentes parties d’un objet et nécessite de nombreuses étapes intermédiaires malgré sa simplicité apparente de réalisation.
On voit que le procédé est le même depuis les temps anciens et encore une fois nous pouvons connaître de manière précise les différentes étapes de réalisation ainsi que les outils utilisés.
Pour en savoir plus sur la technique du brasage en général, et sur les différentes manières de faire, voir le pdf suivant : http://www.in2p3.fr/actions/formation/Materiaux08/AssemblagesVide.pdf
AS.L.

Le filigrane aujourd’hui

Aujourd’hui on peut retrouver la technique du filigrane sur des bijoux, dans des ornements, etc.
Il est toujours réalisé à partir de fils d’or ou d’argent. C’est un travail demandant beaucoup de précision, une régularité dans l’étirage du fil et de ses torsions et des soudures que l’on ne doit pas voir.
Elle permet, dans la bijouterie par exemple, l’obtention d’objets légers, plus ou moins gros, en utilisant que peu de métal. Il peut être ajouré ou appliqué sur une plaque de métal lisse.
La difficulté de la réalisation de cette technique fait toute la valeur monétaire de l’objet plutôt que le métal qui le compose.
La technique en soi consiste à la réduction et l’étirage d’une matière métallique en un fil très fin. Le fil sera par la suite travaillé de différentes manières (enroulé, torsadé, martelé, …).
Les fils sont ensuite liés entre eux par soudure afin de constituer un bijou ou alors participer à la fabrication d’ornements d’artefacts d’orfèvrerie (comme on peut le voir notamment sur les Oeufs de Fabergé).
On dit de cette technique qu’elle produit « un effet de broderie ». On imagine donc bien la finesse du travail et la précision de celui-ci.
C’est une technique qui ne peut être mécanisée, et qui relève donc de l’artisanat. On dit qu’elle est encore réalisée selon la méthode de Benvenuto Cellini dans son « Traité d’orfèvrerie ».
Voici un lien du site « Gallica » de la BnF qui vous permet de lire le chapitre de ce traité : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6574141v/f270.image
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Montre Cartier ronde modèle Louis Cartier filigrane

Cartier est une des bijouteries de luxe qui continue de pratiquer la technique du filigrane, notamment pour décorer l’intérieur des cadrans de montre.

On peut lire sur le site de la marque : « Cartier s’est donné comme devoir de recenser, comprendre et faire évoluer ces trésors d’artisanat« .  Elle s’est donc intéressée aux techniques de la granulation et du filigrane, qui sont donc toujours liées aujourd’hui.
Les artisans de cette maison utilisent des fils d’or ou de platine, qu’ils vont torsader et adapter à la taille du cadran d’horlogerie. Les artisans terminent par le martelage de ces fils métalliques.  Suivant les motifs souhaités, les fils sont alors modelés (comme pour la technique du cloisonné). Les fils sont ensuite soudés à la plaque métallique servant de fond au cadran. . »
Un exemple de l’application de cette technique est le modèle « Ronde Louis Cartier » qui a nécessité 10 jours de travail pour le décor filigrané des deux têtes de panthères ! « Torsadés, laminés, enroulés, coupés en petits anneaux ces fils ont été assemblés selon la technique du filigrane « à jour » qui permet de fixer les éléments sur les côtés et non sur le fond. ».
Voici une vidéo illustrant chaque étape nécessaire à la réalisation de cette technique, qui est amplement suffisante pour comprendre le principe :

On voit que pour la réalisation même des motifs, l’artisan n’utilise qu’une simple pince coupante pour repousser le fil et lui faire prendre la forme désirée. Il travaille également à partir d’un seul fil, qu’il coupe au fur et à mesure qu’il réalise ses motifs.
A-S.L.

La Granulation aujourd’hui

Aujourd’hui, la technique de la granulation est très utilisée en Inde pour la fabrication d’ornement

Granules d'or fin © montres-de-luxe.com

Granules d’or fin © montres-de-luxe.com

On distingue deux types de granulation.

La méthode de granulation traditionnelle utilise de la colle organique pour fusionner les granules et le métal de fond. Cette méthode nécessite un apport de cuivre dans la pâte à granuler placée entre les granule et le métal de fond. A la chauffe, la colle carbonisée abaisse la température de fusion du cuivre pour lui permettre de fusionner avec les granules d’or fin.

Il existe une méthode de substitution dans laquelle on va effectue une brasure à l’aide de paillons entre le métal de fond et les granules.

AS.L

Les techniques d’aujourd’hui : la gravure.

Aujourd’hui la gravure porte le nom de « taille-douce » : c’est une technique de gravure en creux sur la plaque métallique.

Elle peut se réaliser de deux manières différentes :

  • – La gravure au burin
  • – La gravure à l’eau-forte

La première technique se fait grâce au burin, pointe en acier qui peut être carrée, rectangulaire ou

Outils du graveur ©http://lyeuxcommuns.ek.la/

Outils du graveur ©http://lyeuxcommuns.ek.la/

en losange. C’est l’extrémité de cette pointe qui trace la taille (c’est-à-dire l’enlèvement de métal sur la plaque), qui sera nette et sans « bourrelets » comme dans la technique moderne de la ciselure. La taille peut être profonde comme elle peut ne pas l’être. Cette technique n’est utilisée pas seulement par les orfèvres mais aussi par nombre d’artistes, comme Albrecht Dürer pour n’en citer qu’un, dès le XVIe s.

La seconde technique est une gravure ‘indirecte’ qui se réalise par l’intermédiaire d’un acide, qui à l’origine se trouvait être de l’acide nitrique, qui va « mordre » la plaque métallique. L’acide nitrique étant trop toxique, on le remplace aujourd’hui par exemple, par du perchlorure de fer.

Cette technique apparait chez les orfèvres arabes, qui l’introduiront en Occident par l’Espagne et elle verra son essor avec l’invention de l’imprimerie au XVe s.

Cette technique se divise elle-même en plusieurs sous-techniques : l’aquatinte ou la gravure au lavis. Ce sont des techniques qui permettent l’obtention d’une image sur la plaque de métal par l’action de l’acide qui va creuser des sillons. Au préalable, la plaque doit être recouverte d’un vernis à graver sur lequel on réalise le décor souhaité à l’aide d’une pointe. Puis la plaque est trempée dans un bain d’acide qui va attaquer les zones de sillons, qui ne sont plus protégées par le vernis.

 Jean Cencig, Rivière boréale, 2006, eau-forte et aquatinte, 6" x 8"©http://www.aquafortistes.com/


Jean Cencig, Rivière boréale, 2006, eau-forte et aquatinte, 6″ x 8″©http://www.aquafortistes.com/

Voici une vidéo qui montre et explique plus en détails ce procédé :

 

On observe que la gravure au burin est probablement la même technique que celle utilisée à l’Antiquité mais que la technique a su également se moderniser par l’utilisation d’éléments chimiques.

N.K.

Les techniques d’aujourd’hui : le niellage.

La technique du niellage n’est plus vraiment pratiquée depuis l’apparition de l’aquatinte.

En effet, on peut déjà lire dans le 19e tome de la Revue de Paris, de 1835, que la niellure n’est plus en usage depuis les dernières tentatives de Benvenuto Cellini pour créer des objets d’orfèvrerie niellés, du fait de la grande complexité du procédé et du faible taux de réussite lors de la production de ces objets. La revue nous parle alors de deux orfèvres Mr Mention et Mr Wagner qui au XIXe s remettent au goût du jour l’art de nieller en reprenant les procédés de niellage russes, que Charles Wagner a appris à réaliser par son apprentissage dans l’atelier de l’orfèvre P.W.Beuth.

Beuth utilise la recette qu’un certain moine Théophile utilisait et l’explicite dans un article qu’il écrit en 1826, « Sur le nielle et l’art de le préparer » : ‘Le niel, d’après cet auteur, doit être formé de 6 parties d’argent pur, 1 partie de cuivre, 7 de plomb, et une quantité de soufre en poudre indéterminée. On fond ces matières ensemble dans un creuset ; puis on réduit la masse en poudre, on la lave avec de l’eau, et on la convertit en pâte avec un peu d’eau gommée, puis on l’introduit dans les gravures faites sur les pièces que l’on veut nieller. Après cette opération, on fait sécher les pièces et on les expose, en préservant le niel du contact du charbon, à une chaleur rouge, qui identifie le niel avec l’argent. Les pièces ainsi préparées peuvent ensuite recevoir le poli, et présentent, sur un fond blanc, des incrustations noires, qui produisent un très bel effet’.

Les deux orfèvres vont alors, en 1829, perfectionner et mécaniser le procédé de niellage dont voici le brevet : ‘On met d’abord le soufre dans une retorte ou vase à col long, afin que le feu n’y prenne pas ; on doit ensuite éviter d’en faire une pâte ; car elle ferait jaillir les métaux, et empêcherait

l’amalgame ; on met l’argent et le cuivre dans un creuset ; lorsque ces métaux sont fondus, on y ajoute le plomb, et on verse le tout dans la retorte où est le soufre, qu’on a soin de boucher hermétiquement pour éviter que le soufre ne s’enflamme. Avant que ces matières ne soientcalcinées, on y ajoute le borax, afin d’épurer, adoucir le mélange et de laisser achever la calcination, ce dont on s’aperçoit lorsqu’il n’y a plus de flamme ni de fumée au col de la retorte ; on verse alors le tout dans un vase de fer. Cet alliage(…)  est assez dur pour être poli comme de l’argent ou de l’or, et assez souple pour ne pas s’écailler.(…) Lorsque la plaque de métal est convenablement préparée, on applique la nielle sur la pièce avec une spatule ; la gomme arabique qu’on a à y ajouter en dernier lieu la fixe sans frottements ; cette pièce ainsi recouverte de nielle, se met sous un moufle dans un four à émailler, et elle y reste jusqu’au moment où on s’aperçoit que la nielle est fondue, ce qui arrive avant que la pièce soit rouge ; alors on la retire du four, et si la nielle est fondue claire et sans aucune soufflure, on procède au polissage de la pièce, par les moyens et procédés employés pour polir l’argent.’

Bassin, MM. Mention et Wagner, v.1835, argent doré, nielle, grenat et émail, Musée du Louvre ©insecula.com

Bassin, MM. Mention et Wagner, v.1835, argent doré, nielle, grenat et émail, Musée du Louvre ©insecula.com

 

On peut donc voir que la technique du niellage s’est perfectionnée mais que le principe n’a pas fondamentalement changé. En effet, les quantités de métaux à utiliser sont plus précises afin de favoriser la production en chaîne d’objets niellés et de réduire les ratés.

Malgré tout, on préfère utiliser les procédés de gravure en taille douce qui sont plus rentables et plus simples à réaliser.

 

N.K.

Les techniques d’aujourd’hui : le cloisonné.

On peut continuer à suivre, aujourd’hui, la technique du cloisonné au travers de la technique de l’émail cloisonné. Elle est toujours utilisée pour fabriquer notamment des vases chinois ou encore en horlogerie.

Un émailleur part d’une image à l’échelle de l’objet qu’il souhaite réaliser, qui peut être soit dessiner sur un papier soit directement sur l’objet. Il fixe ainsi la taille des cloisons.

Le fond des cloisons peut être fait de n’importe quel métal (or, cuivre, argent,…).

Il va ensuite pincer les fils métalliques pour leur donner les formes indiquées sur le dessin.

Pliage d'un fil métallique ©http://piaget.watchprosite.com/

Pliage d’un fil métallique ©http://piaget.watchprosite.com/

Ces derniers seront visibles au travers des émaux. C’est une opération qui prend beaucoup de temps car les fils sont fragiles et les formes parfois compliquées. Ils peuvent parfois être laminés, martelés ou étirés en fonction de l’esthétique voulue.

Si l’émailleur n’a pas réalisé directement le dessin sur l’objet, il va alors devoir le graver afin de faciliter la pose des fils métalliques, ce qu’il réalisera donc avec des burins ou des échoppes (comme pour la technique de la gravure). Les fils seront alors positionnés sur l’objet et fixés sur l’objet avec une colle spéciale (gomme adragante), qui après cuisson ne sera plus visible, ou par soudure (cette dernière permettant une fixation pérenne).

Après avoir posé les cloisons, l’émailleur les remplit avec les différents émaux qu’il souhaite utiliser.

Pose des cloisons ©http://arts.cultural-china.com/

Pose des cloisons ©http://arts.cultural-china.com/

Pour finir, l’objet passe 6 à 7 fois dans un four afin de cuire les émaux et de les faire fusionner avec le cloisonnage. L’émailleur se doit d’ailleurs de connaître impérativement tous les matériaux qu’il utilise pour son objet afin de respecter les températures de fusion de ces derniers. En général, le four a une température de 800 °C qui peut plus ou moins varier en fonction des matériaux utilisés.

Une autre technique de cloisonné peut être utilisée : celle du cloisonné dit « à jours » ou « plique à jour ». C’est une technique qui apporte des effets de transparence aux émaux car il n’y a pas de fond métallique liant les cloisons. En effet, l’émailleur ferme chaque alvéoles cloisonnées par une fine feuille de cuivre ou d’argent qu’il colle sur celles-ci. Cette feuille métallique est par la suite dissoute par des acides et élimine donc un possible fond métallique pour les alvéoles.

Voici le lien d’une vidéo qui montre comment réaliser un émail cloisonné du début à la fin :

Dans cette vidéo on peut voir clairement le four qui est utilisé pour faire cuire les émaux cloisonnés et quelques explications sur la technique :

Cette dernière vidéo semble être la meilleure du fait de ces explications étapes par étapes et du fait que chaque étape est précisément filmée et montre bien les outils et gestes de l’émailleur :

NK

Les techniques d’aujourd’hui : La ciselure.

Le principe est toujours le même qu’à l’Antiquité. Nous avons par contre plus de précision sur l’outillage et les étapes de cette technique.
La différence est qu’aujourd’hui la pratique de la ciselure est un métier à part entière.
Elle est définie comme « l’art de la statuaire appliquée à l’ornementation du métal ».

L’orfèvre utilise des outils en acier :
– des ciselets qui sont les ciseaux d’orfèvre avec une tête adaptée aux motifs souhaités. Ils sont frappés de façon perpendiculaire à la surface de l’objet.
– un marteau à ciseler pour taper sur les ciselets et donc produire le motif.

Les outils du ciseleur © La revue de Téhéran

Les outils du ciseleur © La revue de Téhéran

Les ciselets peuvent être classés en deux catégories :
– les ciselets clairs, comprenant les traçoirs, les profiloirs, les planoirs, les perloirs, les bouterolles, les biais, les bouges, les godronnoirs, qui servent à dessiner les motifs et à façonner le métal.
– les ciselets mats, qui présentent un grain particulier à leur surface apportant ainsi une « couleur » au métal. Ces objets sont fabriqués par le ciseleur lui-même à partir de barres en acier.
L’orfèvre utilise aussi un boulet, afin de tenir l’objet pour réaliser la ciselure. Le boulet est une demi-sphère de 2cm d’épaisseur, de taille différentes en fonction de l’objet,
L’objet est fixé sur le boulet par « un ciment » qui est un mélange de carbonate de chaux, de colophane, d’huile et de paraffine. On le chauffe dans le boulet afin de le ramollir et de lui faire prendre la forme de l’objet.

Il existe cinq grands procédés de ciselure :

la ciselure sur pièce fondue : après avoir sorti l’objet du four, le ciseleur enlève avec les impuretés produites lors de la chauffe grâce à ses outils. Il passe ensuite l’objet à l’eau forte (mélange à base d’acide nitrique) pour le nettoyer et lui donner une couleur jaune.
Puis il trace les motifs à l’aide de traçoirs ou de biais (ciselets laissant des boursouflures sur les contours, qui disparaîtront par la suite lorsque la pièce sera frottée à l’aide d’un grattoir.

la ciselure en repoussé : le ciseleur travaille avec cette technique les reliefs de l’objet. Il existe deux sortes de repoussé, le repoussé direct et le repoussé à la recingle. Le repoussé direct est utilisé pour des surfaces accessibles pour des ciselets. Le ciseleur s’occupe d’abord du traçage des motifs à l’aide de ciselets à bout ronds , jusqu’à ce que les traits apparaissent sur l’envers de l’objet. L’artisan doit s’arrêter lorsqu’il sent que les coups de marteau ont trop fragilisé le métal et doit alors faire un recuit de la pièce pour lui rendre sa ductilité.

Ciseleur au travail ©http://mcparme.free.fr/

Ciseleur au travail ©http://mcparme.free.fr/

La ciselure à la recingle est utilisée dans le cas où le ciseleur doit créer des reliefs dans une partie étroite de l’objet. Le ciseleur travaille toujours sur l’envers de l’objet. La recingle est une barre en acier formant un coude à angle droit. Une de ses extrémités est tenue dans un étau et l’autre se trouve dans l’objet au contact de la paroi de celui-ci. Lorsque le ciseleur tape sur la pièce avec son marteau, les vibrations transmises par la recingle créent de petites bosses sur le métal. La ciselure peut être utilisée ensuite pour les finitions.

le tracé matis : on reproduit sur l’objet un dessin accentué avec une pointe à tracé et des ciselets traçoirs. Un sillon se formera alors sans enlèvement de matière sur la pièce.

Technique du tracé matis ©Pierre BIAU Bronzier d'Art

Technique du tracé matis ©Pierre BIAU Bronzier d’Art

le pris sur pièce : pour cette technique l’artisan utilise des outils tranchants, le ciseau, la gouge, le burin et l’agnette, afin de créer un objet à partir d’un bloc de métal qu’il complète d’un décor ensuite.

le ramolayé : technique très utilisée en bijouterie car elle permet de produire de petits motifs. Le ciseleur utilise des ciselets. C’est une technique qui donne un aspect mat à la pièce.

On peut voir que la ciselure et le repoussé sont réunis dans une seule et même technique et que le principe de base de réalisation de celles-ci n’a pas changé depuis l’Antiquité. Les outils sont plus spécifiques en fonction des motifs souhaités mais n’ont pas évolué depuis cette période également.

La technique de la ciselure a évolué dans le sens où elle se subdivise en plusieurs catégories de réalisation.

AS.L.

Les techniques d’aujourd’hui : le damasquinage.

La première étape de cette technique se fait avec une échoppe, outil à lame en acier permettant de graver les métaux, que l’orfèvre adapte au motif, à la rainure, qu’il souhaite réalisé. Cette échoppe peut être utilisée sans être frappée par une masse comme pour la gravure mais il vaut mieux la frapper légèrement avec un marteau pour avoir un meilleur résultat. L’échoppe onglette permet d’évider le métal lorsqu’on réalise le dégagement sur la plaque à incruster.

L’orfèvre réalise donc ainsi des rainures dans la plaque de métal. Il peut alors insérer des fils ou des plaquettes métalliques avec l’aide d’une masse ou d’un marteau sur un tas. On frappe sur les fils ou les plaquettes sur les contours jusqu’à ce qu’ils soient bien incrustés.

Le travail se termine par le polissage de la plaque avec du papier- émeri.

Voici une vidéo qui montre des artisans orfèvres espagnols réalisant la technique de la damasquinure traditionnelle :

On peut donc observer que pour cette technique la technique traditionnelle a été conservé et n’a pas évolué. On a une précision des outils utilisés et de leurs caractéristiques.

N.K.