Les techniques antiques : La Damasquinure ou Damasquinage.

Ces deux termes sont des appellations apparaissant au XVII e siècle. Auparavant cette technique s’appelait « barbaricarius« .

C’est une technique produisant des effets décoratifs par contrastes de couleurs des différents métaux choisis. Ces effets sont obtenus en incrustant par martelage des fils, des petites plaques ou des feuilles de métal, dans un fond de métal différent, sur lequel des sillons et des surfaces ont été gravé au préalable.

Le métal servant de fond peut être du fer, de l’acier, du cuivre et plus rarement de l’or ou de l’argent.
De l’autre côté les incrustations sont le plus souvent en argent ou en or, en cuivre ou en laiton.

L’un des premiers exemples connus de cette technique est une hache cérémonielle du roi Amosis d’Egypte (Nouvel Empire, XVIIIe dynastie), datant du IIe millénaire av.JC., en cuivre, or et électrum, se trouvant au Musée égyptien du Caire, n°inv JE 4673.

Hache cérémonielle du roi Ahmosis©insecula.com

Hache cérémonielle du roi Ahmosis©insecula.com

Dans les fouilles du site de Touva en Sibérie (dont nous parlons dans l’article « gravure antique »), on trouve également un exemple nous montrant l’utilisation de cette technique dès le VII e s av. J.-C.. Sur des armes en fer de la tombe Arjan 2, on peut voir des incrustations d’or et de fer.

N.K.

Les techniques d’aujourd’hui : le damasquinage.

La première étape de cette technique se fait avec une échoppe, outil à lame en acier permettant de graver les métaux, que l’orfèvre adapte au motif, à la rainure, qu’il souhaite réalisé. Cette échoppe peut être utilisée sans être frappée par une masse comme pour la gravure mais il vaut mieux la frapper légèrement avec un marteau pour avoir un meilleur résultat. L’échoppe onglette permet d’évider le métal lorsqu’on réalise le dégagement sur la plaque à incruster.

L’orfèvre réalise donc ainsi des rainures dans la plaque de métal. Il peut alors insérer des fils ou des plaquettes métalliques avec l’aide d’une masse ou d’un marteau sur un tas. On frappe sur les fils ou les plaquettes sur les contours jusqu’à ce qu’ils soient bien incrustés.

Le travail se termine par le polissage de la plaque avec du papier- émeri.

Voici une vidéo qui montre des artisans orfèvres espagnols réalisant la technique de la damasquinure traditionnelle :

On peut donc observer que pour cette technique la technique traditionnelle a été conservé et n’a pas évolué. On a une précision des outils utilisés et de leurs caractéristiques.

N.K.