Les techniques antiques : La Ciselure.

La ciselure est un décor fait de traits et de surfaces enfoncées.

Ciselure et gravure. ©http://www.teheran.ir

Ciselure et gravure. ©http://www.teheran.ir

Elle est pratiquée sur l’endroit d’un métal qui peut être sous la forme d’une feuille ou en masse. C’est une technique sans enlèvement de matière contrairement à la gravure. Dans le cas où le métal est en feuille, les motifs ciselés sont visibles en négatif sur l’envers.

C’est un travail effectué à froid sur le métal (c’est-à-dire que celui n’est pas chauffé pour le rendre plus ductile) par petits coups successifs afin que le métal évite de se fendre. Pour amortir le tracé des traits et les reliefs donnés au métal, l’orfèvre utilise un support mou qu’il enlève après avoir fini son décor.

Même si aucune indication spécifique sur l’outillage de l’orfèvre à cette époque n’a été trouvé, il devait très certainement utiliser un objet coupant qui pourrait correspondre aux ciselets utilisés actuellement par les orfèvres, et un objet lourd, comme une simple pierre, qui lui servait de « marteau » pour taper sur l’objet coupant et ainsi créer un motif.

Pline l’Ancien, dans son Histoire Naturelle, tome II, livre XXXIII, parle de grands orfèvres ayant utilisés la technique de la ciselure non pas sur des objets en or mais plutôt en argent :

« Chose singulière, la ciselure de l’or n’a illustré personne ; celle de l’argent a illustré beaucoup d’artistes. Toutefois le plus célèbre ciseleur d’argent est Mentor ; on ne cite de lui que quatre couples de vases, et l’on dit qu’il n’existe plus aujourd’hui un seul de ces morceaux : tous ont péri dans l’incendie du temple de Diane à Éphèse ou dans celui du Capitole. Varron a écrit qu’il possédait une statue d’airain de la main de cet artiste. Les plus admirés après lui sont Acragas, Bœthus et Mys. On voit aujourd’hui des morceaux de tous ces artistes dans file de Rhodes : de

Ciselure et gravure ©http://www.teheran.ir

Ciselure et gravure ©http://www.teheran.ir

Bœthus, dans le temple de Minerve à Lindos ; d’Acragas, dans le temple de Bacchus à Rhodes même, des coupes représentant en ciselure des bacchantes et des centaures ».

 

On peut donc trouver ici une attestation de l’utilisation de cette technique dès l’Antiquité.

AS.L.