Les techniques antiques : La Gravure

La gravure est une technique de décoration réalisée avec un objet coupant qui produit un enlèvement de métal en réalisant des traits ou des surfaces en creux. C’est justement cet enlèvement de matière qui distingue cette technique de la ciselure ainsi que les motifs plus droits du fait des outils utilisés.

 

La technique suppose l’utilisation par les Anciens d’un outil coupant et d’une masse pour taper dessus et créer ainsi le motif.

Un des exemples les plus anciens de cette technique est le manche en or d’un poignard égyptien, datant environ de 3370 av. J.-C., au Musée égyptien du Caire, n°inv JE34210.

 

La fouille d’une sépulture royale scythe datant du VIIe s av. J.-C. , dans la République de Touva en Sibérie en 2002-2003, a permi l’étude des techniques de fabrication sur les objets d’orfèvrerie du fait du nombre important d’objets en or découverts.

Ornements en tôle plane, avec des contours découpés, décoration gravée et ajourée provenant d'une tombe princière scythe, VIIe s av. J.-C., République de Touva ©http://archeosciences.revues.org/2193

Ornements en tôle plane, avec des contours découpés, décoration gravée et ajourée provenant d’une tombe princière scythe, VIIe s av. J.-C., République de Touva ©http://archeosciences.revues.org/2193

Cette étude a prouvé, à partir des traces laissés par les outils sur les objets, l’utilisation de la technique de la gravure pour compléter des motifs en reliefs. Cette technique était la moins difficile à réaliser. Les chercheurs confirment d’après leurs observations que la gravure est une technique de coupe qui, à cette époque, nécessite des outils en acier trempé pour enlever les copeaux métalliques et créer ainsi le motif.

N.K.

Les techniques antiques : Le cloisonné.

Le cloisonné est une technique formant un décor composé de « cloisons » à partir de rubans métalliques  fixés sur un fond du même métal.

L’ orfèvrerie cloisonnée s’applique aussi pour les décors de pierres ou d’émaux montées dans des cloisons de métal formant des bâtes.

Pendentif, rapace tête de bélier, Nouvel Empire (v. 1550-1069 av. J.-C.©Musée du Louvre/C. Décamps

Pendentif, rapace tête de bélier, Nouvel Empire (v. 1550-1069 av. J.-C.©Musée du Louvre/C. Décamps

Des ouvrages en cloisonné sont connus en Egypte dès le début du IIe millénaire av. JC. Les cloisons proviennent soit de l’inclusion de bandes métalliques dans de la pâte de verre amollie soit en découpant et en assemblant entre elles par soudure de fines bandes de métal. Les

Bague aux chevaux, Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.)©Musée du Louvre/C.Décamps

Bague aux chevaux, Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.)©Musée du Louvre/C.Décamps

alvéoles ainsi déterminées enserrent des pierres fines ou des pâtes de verre découpées aux dimensions adéquates et maintenues par une sorte de ciment tapissant le fond des alvéoles.
On observe surtout l’application de cette technique en corrélation avec celle de l’émaillage. L’émaillage se fait après avoir préalablement fait un cloisonnage. On introduit dans chaque alvélole cloisonnée une poudre d’émaux. Puis on chauffe l’objet dans un four ou un foyer de cuisson pour faire adhérer l’émail à la cloison de métal. Lorsque l’objet est terminé, on observe les cloisons métalliques que sous la forme d’étroites bandes de métal.

 

L’émail cloisonné est apparu en Orient durant l’Antiquité mais est utilisé très rarement ce qui fait que l’on ne peut déterminer précisément les différentes étapes techniques avant le Moyen-Âge.

 

Les orfèvres appliquaient probablement l’émail en mouillant l’objet dans une pâte liquide afin de remplir les motifs cloisonnés. On peut retrouver la pratique de l’émail dans l’art grec, scythe, étrusque mais surtout en Russie dans les régions caucasiennes.

Coche de la Ferté dans son ouvrage Les bijoux antiques, écrit en 1956, pense que la cloisonné est issu de la technique du filigrané et qu’il serait apparu à partir d’un procédé alexandrin qui consistait en la découpe d’une forme métallique dans une pièce de verre en fusion. Les romains seraient à l’origine de l’apparition de cette technique en Occident du fait des nombreux échanges avec l’Orient.

N.K.