Le Martelage aujourd’hui

Aujourd’hui la technique du martelage n’a pas changé. Certes les outils se sont standardisés, mais le principe reste inchangé.

Les outils nécessaires sont simples : un marteau et un support

Marteau et enclume © L Forge Brutaldeluxe

Marteau et enclume © La Forge Brutaldeluxe

Il existe une très grande variabilité de tailles de marteau que l’on choisiera en fonction de la finesse de l’objet à travailler. Le support, contrepartie est une enclume appelée tas ou bigorne.

L’orfèvre va partir de la forme standard de lingot et le travailler en le frappant jusqu’à obtenir une feuille circulaire appelée le flan. Une fois cette feuille obtenue, l’artisant va lui donner une forme de gobelet. C’est à partir de cette forme élémentaire que va naitre le volume définitif de l’objet fini.

Durant toute cette opération un point est primordial : conserver la même épaisseur pour que la résistance soit constante sur l’ensemble des points de l’ouvrage.

Suite au martelage, le métal est écroui c’est à dire qu’il est devenu cassant. Pour palier à ce problème physique, l’objet fini sera chauffé puis lentement refroidi. Pour atténuer les traces laissées par le martelage, la pièce sera polie.

AS.L

Le filigrane aujourd’hui

Aujourd’hui on peut retrouver la technique du filigrane sur des bijoux, dans des ornements, etc.
Il est toujours réalisé à partir de fils d’or ou d’argent. C’est un travail demandant beaucoup de précision, une régularité dans l’étirage du fil et de ses torsions et des soudures que l’on ne doit pas voir.
Elle permet, dans la bijouterie par exemple, l’obtention d’objets légers, plus ou moins gros, en utilisant que peu de métal. Il peut être ajouré ou appliqué sur une plaque de métal lisse.
La difficulté de la réalisation de cette technique fait toute la valeur monétaire de l’objet plutôt que le métal qui le compose.
La technique en soi consiste à la réduction et l’étirage d’une matière métallique en un fil très fin. Le fil sera par la suite travaillé de différentes manières (enroulé, torsadé, martelé, …).
Les fils sont ensuite liés entre eux par soudure afin de constituer un bijou ou alors participer à la fabrication d’ornements d’artefacts d’orfèvrerie (comme on peut le voir notamment sur les Oeufs de Fabergé).
On dit de cette technique qu’elle produit « un effet de broderie ». On imagine donc bien la finesse du travail et la précision de celui-ci.
C’est une technique qui ne peut être mécanisée, et qui relève donc de l’artisanat. On dit qu’elle est encore réalisée selon la méthode de Benvenuto Cellini dans son « Traité d’orfèvrerie ».
Voici un lien du site « Gallica » de la BnF qui vous permet de lire le chapitre de ce traité : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6574141v/f270.image
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Montre Cartier ronde modèle Louis Cartier filigrane

Cartier est une des bijouteries de luxe qui continue de pratiquer la technique du filigrane, notamment pour décorer l’intérieur des cadrans de montre.

On peut lire sur le site de la marque : « Cartier s’est donné comme devoir de recenser, comprendre et faire évoluer ces trésors d’artisanat« .  Elle s’est donc intéressée aux techniques de la granulation et du filigrane, qui sont donc toujours liées aujourd’hui.
Les artisans de cette maison utilisent des fils d’or ou de platine, qu’ils vont torsader et adapter à la taille du cadran d’horlogerie. Les artisans terminent par le martelage de ces fils métalliques.  Suivant les motifs souhaités, les fils sont alors modelés (comme pour la technique du cloisonné). Les fils sont ensuite soudés à la plaque métallique servant de fond au cadran. . »
Un exemple de l’application de cette technique est le modèle « Ronde Louis Cartier » qui a nécessité 10 jours de travail pour le décor filigrané des deux têtes de panthères ! « Torsadés, laminés, enroulés, coupés en petits anneaux ces fils ont été assemblés selon la technique du filigrane « à jour » qui permet de fixer les éléments sur les côtés et non sur le fond. ».
Voici une vidéo illustrant chaque étape nécessaire à la réalisation de cette technique, qui est amplement suffisante pour comprendre le principe :

On voit que pour la réalisation même des motifs, l’artisan n’utilise qu’une simple pince coupante pour repousser le fil et lui faire prendre la forme désirée. Il travaille également à partir d’un seul fil, qu’il coupe au fur et à mesure qu’il réalise ses motifs.
A-S.L.

La Granulation aujourd’hui

Aujourd’hui, la technique de la granulation est très utilisée en Inde pour la fabrication d’ornement

Granules d'or fin © montres-de-luxe.com

Granules d’or fin © montres-de-luxe.com

On distingue deux types de granulation.

La méthode de granulation traditionnelle utilise de la colle organique pour fusionner les granules et le métal de fond. Cette méthode nécessite un apport de cuivre dans la pâte à granuler placée entre les granule et le métal de fond. A la chauffe, la colle carbonisée abaisse la température de fusion du cuivre pour lui permettre de fusionner avec les granules d’or fin.

Il existe une méthode de substitution dans laquelle on va effectue une brasure à l’aide de paillons entre le métal de fond et les granules.

AS.L

Les techniques d’aujourd’hui : le cloisonné.

On peut continuer à suivre, aujourd’hui, la technique du cloisonné au travers de la technique de l’émail cloisonné. Elle est toujours utilisée pour fabriquer notamment des vases chinois ou encore en horlogerie.

Un émailleur part d’une image à l’échelle de l’objet qu’il souhaite réaliser, qui peut être soit dessiner sur un papier soit directement sur l’objet. Il fixe ainsi la taille des cloisons.

Le fond des cloisons peut être fait de n’importe quel métal (or, cuivre, argent,…).

Il va ensuite pincer les fils métalliques pour leur donner les formes indiquées sur le dessin.

Pliage d'un fil métallique ©http://piaget.watchprosite.com/

Pliage d’un fil métallique ©http://piaget.watchprosite.com/

Ces derniers seront visibles au travers des émaux. C’est une opération qui prend beaucoup de temps car les fils sont fragiles et les formes parfois compliquées. Ils peuvent parfois être laminés, martelés ou étirés en fonction de l’esthétique voulue.

Si l’émailleur n’a pas réalisé directement le dessin sur l’objet, il va alors devoir le graver afin de faciliter la pose des fils métalliques, ce qu’il réalisera donc avec des burins ou des échoppes (comme pour la technique de la gravure). Les fils seront alors positionnés sur l’objet et fixés sur l’objet avec une colle spéciale (gomme adragante), qui après cuisson ne sera plus visible, ou par soudure (cette dernière permettant une fixation pérenne).

Après avoir posé les cloisons, l’émailleur les remplit avec les différents émaux qu’il souhaite utiliser.

Pose des cloisons ©http://arts.cultural-china.com/

Pose des cloisons ©http://arts.cultural-china.com/

Pour finir, l’objet passe 6 à 7 fois dans un four afin de cuire les émaux et de les faire fusionner avec le cloisonnage. L’émailleur se doit d’ailleurs de connaître impérativement tous les matériaux qu’il utilise pour son objet afin de respecter les températures de fusion de ces derniers. En général, le four a une température de 800 °C qui peut plus ou moins varier en fonction des matériaux utilisés.

Une autre technique de cloisonné peut être utilisée : celle du cloisonné dit « à jours » ou « plique à jour ». C’est une technique qui apporte des effets de transparence aux émaux car il n’y a pas de fond métallique liant les cloisons. En effet, l’émailleur ferme chaque alvéoles cloisonnées par une fine feuille de cuivre ou d’argent qu’il colle sur celles-ci. Cette feuille métallique est par la suite dissoute par des acides et élimine donc un possible fond métallique pour les alvéoles.

Voici le lien d’une vidéo qui montre comment réaliser un émail cloisonné du début à la fin :

Dans cette vidéo on peut voir clairement le four qui est utilisé pour faire cuire les émaux cloisonnés et quelques explications sur la technique :

Cette dernière vidéo semble être la meilleure du fait de ces explications étapes par étapes et du fait que chaque étape est précisément filmée et montre bien les outils et gestes de l’émailleur :

NK

Les techniques d’aujourd’hui : le damasquinage.

La première étape de cette technique se fait avec une échoppe, outil à lame en acier permettant de graver les métaux, que l’orfèvre adapte au motif, à la rainure, qu’il souhaite réalisé. Cette échoppe peut être utilisée sans être frappée par une masse comme pour la gravure mais il vaut mieux la frapper légèrement avec un marteau pour avoir un meilleur résultat. L’échoppe onglette permet d’évider le métal lorsqu’on réalise le dégagement sur la plaque à incruster.

L’orfèvre réalise donc ainsi des rainures dans la plaque de métal. Il peut alors insérer des fils ou des plaquettes métalliques avec l’aide d’une masse ou d’un marteau sur un tas. On frappe sur les fils ou les plaquettes sur les contours jusqu’à ce qu’ils soient bien incrustés.

Le travail se termine par le polissage de la plaque avec du papier- émeri.

Voici une vidéo qui montre des artisans orfèvres espagnols réalisant la technique de la damasquinure traditionnelle :

On peut donc observer que pour cette technique la technique traditionnelle a été conservé et n’a pas évolué. On a une précision des outils utilisés et de leurs caractéristiques.

N.K.