Les techniques d’aujourd’hui : le cloisonné.

On peut continuer à suivre, aujourd’hui, la technique du cloisonné au travers de la technique de l’émail cloisonné. Elle est toujours utilisée pour fabriquer notamment des vases chinois ou encore en horlogerie.

Un émailleur part d’une image à l’échelle de l’objet qu’il souhaite réaliser, qui peut être soit dessiner sur un papier soit directement sur l’objet. Il fixe ainsi la taille des cloisons.

Le fond des cloisons peut être fait de n’importe quel métal (or, cuivre, argent,…).

Il va ensuite pincer les fils métalliques pour leur donner les formes indiquées sur le dessin.

Pliage d'un fil métallique ©http://piaget.watchprosite.com/

Pliage d’un fil métallique ©http://piaget.watchprosite.com/

Ces derniers seront visibles au travers des émaux. C’est une opération qui prend beaucoup de temps car les fils sont fragiles et les formes parfois compliquées. Ils peuvent parfois être laminés, martelés ou étirés en fonction de l’esthétique voulue.

Si l’émailleur n’a pas réalisé directement le dessin sur l’objet, il va alors devoir le graver afin de faciliter la pose des fils métalliques, ce qu’il réalisera donc avec des burins ou des échoppes (comme pour la technique de la gravure). Les fils seront alors positionnés sur l’objet et fixés sur l’objet avec une colle spéciale (gomme adragante), qui après cuisson ne sera plus visible, ou par soudure (cette dernière permettant une fixation pérenne).

Après avoir posé les cloisons, l’émailleur les remplit avec les différents émaux qu’il souhaite utiliser.

Pose des cloisons ©http://arts.cultural-china.com/

Pose des cloisons ©http://arts.cultural-china.com/

Pour finir, l’objet passe 6 à 7 fois dans un four afin de cuire les émaux et de les faire fusionner avec le cloisonnage. L’émailleur se doit d’ailleurs de connaître impérativement tous les matériaux qu’il utilise pour son objet afin de respecter les températures de fusion de ces derniers. En général, le four a une température de 800 °C qui peut plus ou moins varier en fonction des matériaux utilisés.

Une autre technique de cloisonné peut être utilisée : celle du cloisonné dit « à jours » ou « plique à jour ». C’est une technique qui apporte des effets de transparence aux émaux car il n’y a pas de fond métallique liant les cloisons. En effet, l’émailleur ferme chaque alvéoles cloisonnées par une fine feuille de cuivre ou d’argent qu’il colle sur celles-ci. Cette feuille métallique est par la suite dissoute par des acides et élimine donc un possible fond métallique pour les alvéoles.

Voici le lien d’une vidéo qui montre comment réaliser un émail cloisonné du début à la fin :

Dans cette vidéo on peut voir clairement le four qui est utilisé pour faire cuire les émaux cloisonnés et quelques explications sur la technique :

Cette dernière vidéo semble être la meilleure du fait de ces explications étapes par étapes et du fait que chaque étape est précisément filmée et montre bien les outils et gestes de l’émailleur :

NK

Les techniques antiques : Le cloisonné.

Le cloisonné est une technique formant un décor composé de « cloisons » à partir de rubans métalliques  fixés sur un fond du même métal.

L’ orfèvrerie cloisonnée s’applique aussi pour les décors de pierres ou d’émaux montées dans des cloisons de métal formant des bâtes.

Pendentif, rapace tête de bélier, Nouvel Empire (v. 1550-1069 av. J.-C.©Musée du Louvre/C. Décamps

Pendentif, rapace tête de bélier, Nouvel Empire (v. 1550-1069 av. J.-C.©Musée du Louvre/C. Décamps

Des ouvrages en cloisonné sont connus en Egypte dès le début du IIe millénaire av. JC. Les cloisons proviennent soit de l’inclusion de bandes métalliques dans de la pâte de verre amollie soit en découpant et en assemblant entre elles par soudure de fines bandes de métal. Les

Bague aux chevaux, Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.)©Musée du Louvre/C.Décamps

Bague aux chevaux, Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.)©Musée du Louvre/C.Décamps

alvéoles ainsi déterminées enserrent des pierres fines ou des pâtes de verre découpées aux dimensions adéquates et maintenues par une sorte de ciment tapissant le fond des alvéoles.
On observe surtout l’application de cette technique en corrélation avec celle de l’émaillage. L’émaillage se fait après avoir préalablement fait un cloisonnage. On introduit dans chaque alvélole cloisonnée une poudre d’émaux. Puis on chauffe l’objet dans un four ou un foyer de cuisson pour faire adhérer l’émail à la cloison de métal. Lorsque l’objet est terminé, on observe les cloisons métalliques que sous la forme d’étroites bandes de métal.

 

L’émail cloisonné est apparu en Orient durant l’Antiquité mais est utilisé très rarement ce qui fait que l’on ne peut déterminer précisément les différentes étapes techniques avant le Moyen-Âge.

 

Les orfèvres appliquaient probablement l’émail en mouillant l’objet dans une pâte liquide afin de remplir les motifs cloisonnés. On peut retrouver la pratique de l’émail dans l’art grec, scythe, étrusque mais surtout en Russie dans les régions caucasiennes.

Coche de la Ferté dans son ouvrage Les bijoux antiques, écrit en 1956, pense que la cloisonné est issu de la technique du filigrané et qu’il serait apparu à partir d’un procédé alexandrin qui consistait en la découpe d’une forme métallique dans une pièce de verre en fusion. Les romains seraient à l’origine de l’apparition de cette technique en Occident du fait des nombreux échanges avec l’Orient.

N.K.